Un public peu nombreux mais très attentif assista à la conférence donnée pour l’ouverture de Total Festum à Bize. Benjamin Assié, directeur du Cirdoc, et Michel Decor, écrivain occitan né à Bize, donnèrent un aperçu de la culture occitane, de l’an mille à nos jours.
« 1000 ans d’histoire en 1 heure, ça va être difficile », prévint Benjamin Assié, avant d’entamer un rapide historique de notre Languedoc qui fut, rappela-t-il, la seule région de France à avoir été musulmane pendant près d’un siècle. « C’est la Méditerranée qui était le centre du monde en l’an 1000. Il faut savoir qu’à cette époque, on parlait un boulgui-boulga de langues ; le latin étant la grande langue savante de l’Europe et la seule écrite, que l’occitan peu à peu, concurrencera.
C’est à la fin de l’an 1000 que le premier troubadour, Guilhem de Peitius, Comte de Poitiers et duc d’Aquitaine, inventa un art poétique qui se chantait, en l’honneur de la femme. Il fut le premier poète de langue occitane connu. Cet art ensuite perdurera et rayonnera dans toute l’Europe, faisant de nombreux émules. »
Au Moyen-Âge, l’occitan était utilisé en littérature et pour la rédaction de documents non littéraires. Il s’étendit à l’ensemble des régions occitanes au 13e siècle et se développa considérablement aux 14 et 15e siècles, durant lesquels l’occitan fut couramment employé dans tous les domaines de l’écrit (documents officiels, archives, notariat, correspondances…). De fait, l’introduction du français eut lieu au moment où l’occitan était sur le point de supplanter définitivement le latin comme langue écrite usuelle.
Une langue véritable donc, pas un patois, ni un sabir, comme le confirme l’écrivain-poète Michel Decor, grand voyageur et président de l’Institut d’Estudis Occitans (IEO).
« L’occitan est vivant partout, dans le monde entier, de la Slovénie à la Caroline du Nord. Partout dans le monde, on rencontre des gens fous de la langue et de la culture occitane ! »
Un plaidoyer pour la diversité culturelle et pour qu’enfin l’occitan retrouve la place prépondérante qui lui fut jadis retirée.